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Rencontre avec Jean-Jacques Bérard, Directeur de la R&D chez Esker
L’intelligence artificielle transforme nos façons de travailler. Chez Esker, elle est au cœur de la stratégie depuis près de 15 ans. Retour sur cette aventure et ses enjeux avec Jean-Jacques Bérard.
Depuis quand Esker travaille-t-elle avec l’IA ?
Jean-Jacques Bérard : Nous avons commencé en 2011, en développant notre technologie d’auto-learning pour automatiser la saisie de commandes et de factures. À l’époque, c’était une réponse pragmatique à un blocage métier. Nous n’imaginions pas que l’IA deviendrait si centrale. La vraie révolution est arrivée en 2022 avec les LLM et des modèles comme ChatGPT, qui ont multiplié les cas d’usage. Avant, il fallait parfois trois ans pour mettre en production un réseau de neurones ; aujourd’hui, grâce à l’IA générative, on conçoit un modèle en deux semaines. Tout s’accélère.

Jean-Jacques Bérard, Directeur de la R&D chez Esker
Quels types d’IA utilisez-vous ?
Nous combinons plusieurs approches : auto-learning, machine learning pour détecter des anomalies ou prédire des paiements, réseaux de neurones pour reconnaître des documents, RPA pour connecter aux ERP et automatiser les flux de données, et désormais IA génératives et « agentiques » : des agents capables de dialoguer en langage naturel dans nos solutions, sur Teams ou bientôt WhatsApp.
Quels bénéfices pour vos clients ?
L’IA prend en charge les tâches répétitives pour libérer du temps sur la gestion des exceptions. Elle peut répondre à un mail client, identifier une clause sensible dans un contrat ou générer un bon de commande en quelques clics. Elle rend aussi nos équipes R&D beaucoup plus productives en automatisant documentation, tests, migrations, mises à jour…
L’IA est-elle un risque ou une chance ?
Les deux. Elle bouscule tous les métiers liés au numérique. Nous formons nos équipes pour qu’elles restent aux commandes. L’humain doit rester au centre : l’IA propose, l’humain valide. Nous restons aussi attentifs à l’impact environnemental : nous privilégions des modèles ciblés et frugaux, jusqu’à 600 fois plus légers qu’un GPT généraliste.
Faut-il suivre toutes les tendances IA ?
Non. Il faut rester curieux, mais lucide : l’IA n’est pas magique, elle fait encore des erreurs. Il faut tester, prouver, ajuster. Mais tout évolue vite : ce qui est impossible aujourd’hui peut devenir réalité demain.
Dans dix ans, à quoi ressemblera Esker avec l’IA ?
L’IA sera partout, mais invisible. L’interface disparaîtra au profit d’interfaces conversationnelles. Nos agents intelligents connecteront nos solutions, passeront des commandes, calculeront l’empreinte carbone. La saisie répétitive sera remplacée par du contrôle et de l’analyse. L’IA restera un partenaire, pas un remplaçant.
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