Alex MADIGNIER (ST-A 1994)
Architecte Libéral
Peux-tu relater ton parcours professionnel, quelques faits marquants, des satisfactions ?
Diplômé « Architecte ENSAIS » en 1984, j’ai ensuite débuté un troisième cycle d’urbanisme à l’Université LYON 2, dans l’attente de mon service militaire. Pendant cette période j’ai travaillé pendant six mois chez BLEZAT FERRAT, bureau d’études techniques avec une petite agence d’architecture, spécialisé en agro-alimentaire et hospitalier.
En parallèle, je présente mon projet de diplôme (restructuration du site de l’ancienne Foire de Lyon, Quai Achille Lignon à LYON) à plusieurs agences lyonnaises. L’une d’elle, BABYLONE AVENUE, me recontacte lorsqu’elle est retenue pour participer au concours organisé par la Ville de LYON, en 1986, concours qui désignera Renzo Piano pour cette opération importante.
Le concours est donc perdu mais le courant est passé, et je suis invité à revenir après mon service militaire, ce que je fais. Je reste donc chez BABYLONE AVENUE jusqu’en 1993, période de crise très dure après la première guerre du Golfe, qui voit les effectifs fondre en quelques années.
De 1993 à 1995, je travaille ponctuellement dans plusieurs agences, je donne des cours dans une école privée d’architecture intérieure, et je prospecte pour me mettre à mon compte.
Je m’installe à mon compte début 1996, avec un projet de bureaux, petit concours privé gagné avec un bureau d’études que je connaissais.
En 2000, je me regroupe avec deux autres architectes, tout en restant en libéral. Cette situation perdure à ce jour.
L’exercice libéral est difficile, il apporte cependant la satisfaction (et la contrainte !) de s’intéresser à tous les aspects de la profession : technique bien sur, mais aussi commerciale, relationnelle, administrative et de gestion, etc …
Pour ma part j’apprécie ces différentes facettes du métier, les relations avec les partenaires bureaux d’études et les confrères, les relations avec les maîtres d’ouvrages, et également avec les entreprises sur les chantiers, une relation différente car elle s’inscrit dans la durée d’une opération.
Comment as-tu vécu, vis tu et vivras tu encore tes relations avec Arts et Industries ?
A la sortie de l’Ecole, je n’ai pas gardé le contact avec A&I, le groupement local ne nous avait pas beaucoup contacté à l’époque (ou je n’y avais pas été sensible).
Quelques années plus tard, un architecte ENSAIS (Charles LAMBERT, A 1967) m’a demandé de le remplacer au pied levé pour un jury d’admission à l’Ecole, ce fut mon premier vrai contact avec l’association. Les membres du groupement m’ont bien accueilli, et convaincu de revenir … ce que j’ai fait plus ou moins régulièrement. En 1993, nous sommes plusieurs membres du groupement à nous être retrouvés en recherche d’emploi, avec un peu plus de temps libre, et à nous investir pour relancer le groupement Ain Loire Rhône … et à nous soutenir mutuellement dans ces moments compliqués, et ces amis m’ont poussé en avant pour être le nouveau président du groupement.
Ce fut une période très intéressante, il y avait un vrai travail de groupe et d’équipe, avec une demi-douzaine de diplômés principalement. Nous avons organisé des réunions, visites techniques et conférences intéressantes, jusqu’à 30 diplômés à certaines manifestations
J’ai donc présidé le groupement quelques années, avant de passer la main à Christophe BAILLY, en restant actif pour une bonne transmission et poursuivre l’esprit d’équipe, avant de prendre un peu de recul ces dernières années.
Quels conseils considères-tu utiles de donner à un diplômé sortant de notre INSA ?
Je crois qu’il est toujours utile, et intéressant à titre personnel, de développer un réseau relationnel, professionnel et amical. Arts et Industries est un réseau qui regroupe des profils différents, en raison de la diversité des filières de l’Ecole, c’est un point positif pour moi, et un réseau tel que A&I peut être utile dans diverses circonstances personnelles ou professionnelles : réorientation, recherche de partenaires professionnels, de fournisseurs, etc …
Mais de toute façon, une association est comme une auberge espagnole, on y trouve ce qu’on y apporte. Il est donc important de s’y investir un peu et faire partie d’un groupe actif, s’y investir en équipe, sans rechercher un retour immédiat, le retour peut prendre une forme inattendue parfois …
En fonction de ton expérience, quelles aides, quelles actions à entreprendre, voire quels supports penses tu envisageables de mettre en œuvre pour aider nos jeunes au cours de leur formation tant initiale que continue ?
Je pense que A&I peut être particulièrement utile dans la recherche de stages ou d’opportunités professionnelles, il est donc important d’attirer l’attention des étudiants et jeunes diplômés sur ce point.
Au-delà de l’aspect réseau relationnel, les diplômés ont une expérience de nombreux métiers qu’ils peuvent faire partager aux jeunes, peut être par des interventions thématiques ciblées dans le cursus, pour des visites techniques commentées, etc … Ces interventions peuvent à la fois porter sur les aspects techniques de nos métiers, mais aussi permettre une mise en perspective des pratiques professionnelles, pour aider les jeunes diplômés à s’orienter dans la vie professionnelle (voir le Nota).
Nota de « l’intervieweur » (Jacques Prenveille) :
Merci Alex pour ce témoignage qui a le grand avantage de promouvoir le métier d’architecte.
Le lecteur pourra noter que l’opinion d’Alex est confortée par les actions qu’entreprend notre groupement A&I 67 en harmonie avec le CODIR A&I, en organisant chaque année à l’Ecole une manifestation d’information et d’échanges dans ce domaine avec les élèves, et par les nombreuses manifestations d’accueil des élèves dans les groupements.